Des groupes écologistes et indigènes ont rejeté jeudi le feu vert partiel donné par le gouvernement brésilien au début des travaux d'un barrage géant en Amazonie, et le parquet de l'Etat du Para (nord) a déposé un recours pour demander sa "suspension".
L'Institut brésilien de l'Environnement a autorisé mercredi l'installation de "l'infrastructure nécessaire" à la construction du barrage controversé de Belo Monte qui doit devenir le troisième plus grand au monde. Une autorisation que le ministère public du Para considère "totalement illégale".
C'est "un acte dictatorial de la pire espère", a estimé pour sa part le mouvement "Xingu vivo para sempre" formé d'une soixantaine d'associations et ONG basés dans l'Etat du Para (nord). "Nous allons continuer à nous opposer à ce projet de toutes nos forces", a-t-il mis en garde.
Les opposants au projet - soutenus par des vedettes comme le réalisateur d'"Avatar" James Cameron - jugent qu'il n'est "pas économiquement viable" et provoquera le déplacement de 16.000 personnes en raison de l'inondation d'une zone de 500 kilomètres sur les berges du fleuve Xingu.
Le parquet du Para a déposé un recours parce qu'il considère que certaines conditions préalables n'ont pas été respectées, notamment concernant la réhabilitation de zones dégradées ou la garantie de navigation sur les fleuves de la région. "En raison de décisions comme celle-ci, nous pouvons dire qu'aujourd'hui, l'Ibama (l'Institut pour l'Environnement) est l'auteur de la plus grosse infraction contre l'environnement en Amazonie", a déclaré le Procureur Felicio Pontes. Selon le gouvernement brésilien, Belo Monte est nécessaire au développement économique du pays, première puissance sud-américaine. Brasilia assure qu'aucune terre indigène n'est menacée et qu'il a dépensé des millions pour réduire l'impact social et écologique du barrage.
Parmi les signataires du communiqué du mouvement "Xingu vivo" figurent l'association paysanne Via Campesina, les tribus Juruna et Arara, la Commission pastorale de la Terre (CPT, religieuse), des groupes écologistes et de défense des droits de l'Homme.
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